Encore une fois, que ceux, fatigués par le temps ou de naissance, passent leur chemin et ne perdent pas la piste du temps qu’ils courent…comme le précieux gibier qui court trop vite et qu’ils ne pourront rattraper.
On ne leur en voudra guère, mais peut être qu’ils s’en voudront…
De temps en temps je reproduirai quelques-uns des meilleurs articles que j'ai #déjà produits... (Ou reproduits en les copiant chez leurs auteurs pour m'avoir le plus marqué…qui sait);
En voici aujourd'hui un, qui j'espère ne vous fatiguera pas beaucoup, vous qui ne prenez plus beaucoup le temps de lire….
Ce que je reproduis ici, n'est peut-être ni à moi, ni de moi, mais m'inspire...
j'aurais pu l'écrire, je m'en suis déjà donné la preuve en écrivant d'aussi longs et d'aussi beaux discours... quelque peu fatigants à pénétrer par les cerveaux fatigués des têtes évidées, comme il y en a tant et tant par les temps qui, à reculons et à pleine vitesse, courent...
Ce que je reproduis là appartiendrait à un chercheur ou une chercheuse, qui touche à tout, en matière de sciences humaines dans leurs formes multiples; mais qui semble à même, de bien nager, dans "ma propre piscine " de la sociologie des idéologies religieuses autant que de l'idéologie tout court...
Alors reproduisons le, tel quel... tel que je l'ai retrouvé ...et que César, s'il existe encore quelque part, se le réapproprie....ou alors Dieu qui reconnaîtra les siens, s'en chargera au cas où cela l'intéresse un peu plus, que ce qui se passe...ici-bas, parmi cette humanité qui part... en "morceaux épars", ...pour rester poli...
Ce que j'aurais pu, moi-même écrire et lui donner pour titre,
"Divagations en eaux profondes, entre maître et fou autour des fous de Dieu et des fous du gourou"...
Le voici, lisez à votre rythme, par morceau, si vous ne pouvez d'une seule traite.
Et respirez là où vous trouverez mes pointillés :..............................................................................................
Le discours du maître est le discours du pouvoir, pouvoir d'inventer des armes, pouvoir de les manier, pouvoir de torturer, pouvoir de tuer de sang-froid...
Le discours de l'esclave est le discours de l'homme enchaîné, devoir d'obéir, devoir de prendre les armes pour obéir, devoir moral de torturer pour obéir aux ordres, devoir moral de tuer pour obéir à ses chefs, devoir de mourir de sang-froid...
Le discours du fou est le discours de l'arbitre de chaîne, pouvoir d'arrêter la chaîne par choix, pouvoir de déposer les armes par choix, ou de les prendre, c'est selon, …risque d'être torturé par choix, risque d'être tué de sang-froid, avec refus de déserter en toute liberté ; et refus de se rendre de sang-froid...
Le discours de l'esclave est le devoir de la masse, devoir de suivre la troupe, avec prime de primauté de l'obéissance, sur le refus d'obéir, privilège de la soumission sur la réflexion pour s'en remettre aux ordres et les exécuter...
Le discours du fou, est le discours de l'innocent, pouvoir de manier le tournevis pour bloquer la machine, pouvoir de contester les ordres et d'être exécuté pour non-exécution des ordres, dans le refus d'y obtempérer...
La résistance du fou, est son privilège, son innocence sans appel, son appel… une prière.
Le discours du maître est un ordre de mise à mort ; il est l'ordre des mots, pouvoir de faire plier l'esclave, pouvoir de tirer dans la masse, pouvoir d'achever le fou au choix, pouvoir de donner la mort avec les armes, pouvoir d'exécuter d'un mot, en agenouillant l'esclave ; le fou ne s'agenouille pas le maître ne le sait pas.
Le discours de l'esclave est mortel, mortel d'exécuter, mortel de torturer, mortel d'obéir aux ordres, mortel d'agenouillement, …mortel d'imitation, éternel de soumission… immortel de dérision.
Le discours du fou est éternel, il est écrit dans les Ecritures, il est écrit dans les ailes des papillons, il émane du ciel, il émane de la montagne, il émane de la voix qui parle, dans les rêves...
Le fou a été réformé pour avoir lu l'avenir, dans l'interdit d'aller dans les écoles, où l'on apprend à faire la guerre ; et à briser, pour le dégrader, le sabre de l'innocent,...
L'innocent a été humilié, publiquement, comme un agneau conduit à la boucherie, comme devant les tondeurs et n'ouvrant pas la bouche, son aspect était défiguré...
Le discours de l'innocent est immortel, il émane de l'origine, il émane des anges, il émane du temps, il émane de l'histoire des ruches avec leur miel, il est la manne du ciel, la pluie du soleil, la résistance essentielle, il fonde la dignité… le fou ne le sait pas, son sabre le sait...
Le discours de l'esclave reflète celui du maître, il émane du pouvoir, il dispense de penser, il exempte d'avancer, il introduit la sécurité dans les foyers, il fossilise délicieusement selon qu'il est écrit… tel maître, tel valet ; car il fut un valet qui était venu de nuit, demander un bon conseil au fou...
Le discours de l'esclave est copié, dans les livres du maître, dans les plans du maître, dans les plans des armes à feu, dans les modes d'emploi des armes à feu ; et des armes blanches, selon qu'il avait été écrit, …Elle portait un sac sur les reins, se vêtait d'habits de deuil ; et jeûnait tous les jours de son veuvage.
Le discours de l'esclave est dicté par le Maître des Ecoles sur les places dites d'Armes… de Tien An Men, ou de la Paix, dans les écoles dites spéciales, dans les écoles dites Interarmes, dans les écoles de mort, des morts au tableau selon qu'il est écrit… Pas de tableau, pas de commandement, cette année pour celui qui a trop navigué, sans se montrer dans les Etats-Majors...
Le discours du fou est récité de cœur, car il n'est pas appris par cœur, le fou a été réformé, le fou a été dispensé de baccalauréat pour discours non conforme à la norme...
Le fou a été exclu de l'école pour non adéquation à la norme...
Le fou s'est mis en réserve à l'arrière, car seul un fou monte à l'assaut ; Il sait qu'il montera seul… le fou n'a pas choisi sa part de mystère, personne ne songerait à la lui ôter, surtout pour se l'approprier...
Le fou ne sait pas qu'il fut écrit une histoire pour lui par celui-là même, qui était venu de nuit lui demander un bon conseil de maître...
Alors le fou s'écria ce qui fut écrit dans les grimoires inconnus, dans les écoles et les collèges :
"Notre loi condamne-t-elle un homme sans qu'on l'entende et qu'on sache ce qu'il fait"....
La maîtrise du discours du maître est celle de sa couardise secrète, arme de celui qui brandit son artifice devant le silence tonitruant de l'être, qu'il n'a pas humé, celui des êtres fous qui confondent déments et démons armes… et artifices larmes et maléfices, bandits et banderilles …,guérilla et terrorisme...
La maîtrise du discours du fou, appartient de droit et de fait au fugitif armé, de l'aube blanche de fer de roc, d'acier dans l'ondoiement des blés, requis pour le dissimuler selon qu'il fut écrit…Quand tu pries, fais-le dans le secret...
La maîtrise du fou, est dans la maîtrise des blés qui brandissent leurs épis, dans le vacarme vociférant d'une traîtrise humée, le temps d'un seul printemps : et respirée de la levée du grain, à la moisson d'automne, ainsi s'accomplit pour lui la parole qui disait …Isaïe voyait les Séraphins, chacun avait six ailes et rien à cacher…
La maîtrise du fou est dans la maîtrise du vent, qui couche les blés plus efficacement que le fer, le roc, l'acier, le sang que les images idolâtres du Pazuzu de Babylone qui n'avait que quatre ailes...
La maîtrise du fou est dans la maîtrise des papillons blancs, qui volent deux par deux, le plus souvent dans la splendeur des étés incandescents, selon la parole d'un inconnu ils l'avaient reconnu… mais il avait disparu de devant eux...
La maîtrise du fou, est dans les silences des grands chênes, de la Sente au Loup, dans la forêt d'Andenne qui virent arriver les chevaux de l'Ankou, sur les pierres glacées d'effroi par la charge qui passait dans le vent, murmurant une note tenue… il adviendra que le temple sera établi au sommet des montagnes...
La maîtrise du fou est dans la complainte de la nuit, entendue de l'aveugle dans la lumière des ténèbres, sous les pieds du pèlerin, à travers les silex du chemin qui parlent en lui, montrant la voie du doigt :
Béthanie se trouve au-delà d'une barre montagneuse infranchissable par le char d'Ezékiel...
On respectera le discours du fou, car le discours du maître ne dispose du titre de maîtrise d'hume-être, que s'il est énoncé par un homme agenouillé devant le fou, selon qu'il fut écrit… tout genou fléchira.
Alors on se souviendra du passé : le maître ne peut s'autoriser du discours d'hume-être, que s'il s'autorise de son effacement devant l'ombre de l'enfant qui s'allonge… et qui grandira devant lui
C'est de lui qu'il fut écrit… il faut qu'il advienne et que je diminue...
On reconnaîtra le discours d'un maître à la vision qu'il aura dans le regard, à savoir que le maître est maître, à l'instant où il respecte ce qu'il voit, et qu'il avait respecté de tout temps, avant même d'avoir vu selon qu'il fut écrit… tu n'exigeras rien au-delà de ce qui fut fixé...
L'essence d'un maître reste de ne savoir ce qu'il cherche, selon ce qu'il a appris à lire, dans l'écriture… celui qui tient en sa main la pelle à vanner pour nettoyer son aire, recueillera le blé dans son grenier...
L'essence du fou, est dans son #êtravec, avec le maître. Elle est fondue dans la parole de son regard, qui annonce le dire du maître, que lui, fou, rencontrera dans les yeux du maître, quand son regard à lui, lecteur fou, l'aura croisé, selon qu'il fut écrit… le soir tombe et déjà le jour touche à son terme... sur l'heure, ils partirent et revinrent …
On se souviendra à jamais du discours du fou : l'essence de son être, est dans le savoir qu'il possède sur l'#êtrensemblavec…
Savoir dont il fait don au maître, pour lui conférer un titre de maître sur les secrets des fous, secrets à précipiter en savoir de maître, savoir dont il n'a que faire lui, fou, afin que fut entendue la parole : il n'a pas moissonné et pourtant...
On entendra dans le discours du fou : le savoir du maître, est objet de désir, la vérité du maître est dans la vérité à advenir du fou, dans sa reddition de maître au discours du fou, selon la parole il pansera les cœurs meurtris, il annoncera aux captifs la délivrance...
On lira dans le regard du fou : Le maître est homme de désir, l'objet de son désir lui parvient gratuitement, sans être gratuit pour autant par conséquent : l'homme de désir est maître silencieusement, son désir est plus grand que lui selon la parole… je ne prendrai pas un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent...
On gardera en mémoire que le fou est l'enfant du désir, qui seul parle d'amour, que le discours du fou, est un discours d'amour, et que parler d'amour est un désir fou, selon l'énigme de son origine : il était le narcisse de Saron, la fleur des vallées, il fut fait dans le secret au plus profond de la terre...
Le discours du fou engendrera le discours du maître à naître, car le maître à naître n'est pas né. Il verra le jour dans le lit du silence de l'été, qui s'enfuit dans la source du feu du printemps de l'été, dans les vignes de l'automne, du printemps dans les chardons étoilés, d'une complainte d'hiver selon qu'il fut écrit… les hommes ne connaîtront ni le jour, ni l'heure ; le jour les conduira là où ils ne veulent aller...
Le maître à naître dira le temps des graines et le temps des bêtes, le temps du ciel et le temps de l'outil, le temps du souvenir et le temps de l'oubli, le temps d'un homme à être… et d'un esclave émancipé...
Et l'homme à être entendra l'air du fou, il dira le temps de taire les airs de maître, il donnera au temps un air de silence, il intimera le silence au silence, en traçant son aire dans l'air du temps...
Un maître à être a-t-il jamais connu le temps du silence à réfléchir, avant que de parler, le temps du silence après l'avoir parlé...
A-t-il jamais trouvé le murmure du temps perdu dans le souffle du vent glacé de l'eau ?
L'homme à être qui connaîtra le temps du silence sera un maître du désir, parole de l'oracle… le maître de la mort enlacera celle qu'il désigna d'un seul regard.
Car …Elle avait lu dans l'écriture des Écritures Malheur à vous, scribes, qui transcrivez des sentences perverses refusant justice aux indigents...
Le moissonneur de l'être-avec, le squelette à la faux, l'Ankou, le trépas qui surgit dans la ruelle, celui dont le nom n'est jamais prononcé, apparaîtra à l'aube, pour mieux séduire la belle et enlever à jamais la malédiction posée sur elle.
Le cocher de l'Ankou mourra de misère pour n'avoir jamais quitté sa carriole, tel l'ouvreur des barrières qui mourra d'abondance pour avoir trop prêté sa clef.
Le silence du trépas fut celui de l'être de silence, qui, en son attente de vie, pleurera le silence du désir… interdit devant lui.
Telle une brebis, il avait obéi au berger qui avait prêté sa voix à l'Ecriture... Il fit venir son fils et parla ainsi :
Quand je mourrai, enterre-moi comme il convient. Et quand ta mère mourra, enterre-la auprès de moi…
Et puis, pars le jour même, entoure tes beaux-parents de respect et d'attention.
Et il les enterra sans que personne n’en sache rien...
Le silence du trépas, est la récompense de la fin avec fin, qui se console sans peine, le m'Etre fou, race de ceux qui conservent la parole sacrée… Celui qui touchera au plus petit d'entre les miens, périra par le glaive, le feu, la géhenne, qui de tout temps furent réservés à ceux qui oublient le sacre du feu...
Les enlèvements et les déportements signeront le bruissement redoutable des ailes de l'ange nocturne, dans le cri de l'essieu mal graissé de la carriole qui, dit-on, dissout les boyaux de celles qui, par leurs artifices, ont échappé une nouvelle fois à la malédiction passante...
Le rire du maître est semblable à celui du fou, à la pensée première près, qui revient de droit au maître.
La pensée du fou garde le bénéfice de la métaphore, conservée dans le secret au cœur même de l'alliance.
Le rire du Maître est celui de la hume-mort selon le dicté d'un acte de parole :
Laissez les morts enterrer leurs morts,
He that is able receive it… let-him, receive-it,.
Silence du Temps, du passé et du futur.
On écoutera le fou silencieusement, car de toute éternité il a dit la vérité, la sienne présente, celle du maître-fou présent devant lui, afin que s'accomplisse la parole de l'annonce d'une parabole …Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, la lumière rayonne sur eux.
Le silence du fou annulera le libellé de ses adversaires...
Sa jeunesse lui appartiendra, il a bu au torrent pendant la sentence, c'est pourquoi il relèvera la tête, il recevra, dans ses pupilles… la marque de son existence.
Et le silence du Temps contera l'Histoire… pour mettre les faits en vérité en fondant La Mémoire....
Ici prend fin, ce que j'aurais pu écrire, ce que j'aurais voulu écrire., ou ce que j’ai pu écrire, sans le savoir, devoir de mémoire d’une autre vie..
Ici s'achève aujourd'hui ce que j'avais, comme propos, à dire...
Prêtons encore un peu à Ghannouchi, le maître de ces jours…et à ses enfants, ce qui n'appartiendra jamais à Khriji, le vrai faux esclave de demain...
Et empruntons à la fin, sans plagiat ni scrupule aucun à #Aboul_Kacem, cet anti- khriji de toujours, cet anti-défaite par anticipation, autant que par passion, ce qui dorénavant et pour toujours, nous appartient…
Car demain, si le peuple le décide, il fera jour... le ciel ou le destin, devra bien s'y faire... et révéler dès demain, le nouveau jour, pour la Tunisie de toujours.
Excusez-moi encore… toi ou toi ou toi, ou peut-être tous les trois, d’avoir pris du temps de votre temps ; et de vous avoir infligé la lecture de ces si longues et si folles fariboles.
Pas d’excuses pour les autres, ils n’en ont nul besoin.
Taoufik Haouet, La Marsa ce 8 février 2018.